Certains acteurs politiques et une partie de l’opinion publique estiment que Félix Tshisekedi aurait failli dans la gestion du conflit à l’Est, notamment face à la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. Selon eux, le président congolais n’aurait pas pris les mesures adéquates pour protéger l’intégrité territoriale du pays et défendre les populations de l’Est, qui subissent depuis des années les violences des groupes armés.
Mais pour Augustin Kabuya, cette accusation ne tient pas la route. Il estime que ceux qui parlent de trahison devraient d’abord se poser la question de savoir « qui a réellement trahi les Congolais ? ».
Dans sa déclaration, Augustin Kabuya rappelle que les accords avec le M23 ne datent pas du mandat de Félix Tshisekedi, mais de celui de Joseph Kabila. Selon lui, c’est sous ce dernier que ces accords ont été signés, incluant le versement de 60 millions de dollars chaque année au mouvement rebelle.
« Ceux qui disent que Félix a trahi, qui a-t-il trahi ? Puisque c'est Kabila qui avait signé ces accords, il leur octroyait 60 millions de dollars chaque année. Quand le président Tshisekedi a pris ses fonctions, il a cessé de donner cette somme d'argent. Qui a trahi les Congolais entre Kabila et Tshisekedi ? », s’est interrogé Kabuya.
Autrement dit, pour le secrétaire général de l’UDPS, la véritable trahison viendrait plutôt du régime précédent, qui aurait négocié avec les rebelles et consenti à des compromis financiers pour acheter une certaine paix.
L’un des arguments avancés par Augustin Kabuya pour défendre le président Tshisekedi est qu’il a refusé de poursuivre ces paiements et a adopté une posture plus ferme vis-à-vis du M23 et de ses soutiens. Cette rupture, selon lui, aurait entraîné la reprise des hostilités, car les rebelles n’auraient plus bénéficié des financements obtenus sous le régime précédent.
Cette position s’inscrit dans une stratégie globale du pouvoir actuel, qui cherche à renforcer l’armée congolaise (FARDC) et à nouer de nouveaux partenariats militaires pour mieux sécuriser l’Est du pays.
Le discours d’Augustin Kabuya s’inscrit dans un contexte où le gouvernement congolais accuse ouvertement le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali dément systématiquement. La situation sur le terrain reste tendue, avec des affrontements réguliers entre les FARDC et les rebelles.
Sur le plan politique, les déclarations du secrétaire général de l’UDPS montrent que la bataille ne se joue pas seulement sur le terrain militaire, mais aussi dans l’opinion publique. L’objectif est clair : montrer que Félix Tshisekedi n’est pas responsable du conflit et que ses choix visent à défendre les intérêts de la RDC.
Mais cette explication convaincra-t-elle les Congolais ? L’avenir nous le dira. Ce qui est certain, c’est que la guerre à l’Est continue et que la question du M23 reste une épine dans le pied du pouvoir en place.
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