Kinshasa/ les chauffeurs en grève : la population délaissée à leur triste sort !

Dimanche, une réunion d’urgence s’était tenue à l’hôtel de ville sous la présidence du gouverneur. Autour de la table, les ministres provinciaux de l’Intérieur et des Transports, le commissaire provincial de la Police nationale congolaise (PNC), ainsi que des représentants des organisations professionnelles telles que l’ACCO (Association des Chauffeurs du Congo), Trans Académie, Esprit de Vie et la Mutuelle pour la Solidarité des Chauffeurs au Congo.

Lors de cette réunion, Daniel Bumba avait réaffirmé que la nouvelle grille tarifaire pour les transports en commun était le résultat d’un consensus entre toutes les parties prenantes. « Que celui qui veut faire grève le fasse seul, sans vouloir entraîner les autres », avait-il déclaré avec fermeté, espérant ainsi désamorcer les tensions.

Malgré ces déclarations, plusieurs chauffeurs ont choisi de ne pas prendre la route ce lundi, perturbant le quotidien des Kinois. De nombreuses avenues habituellement animées, comme celles de Kasa-Vubu et Lumumba, étaient désertes, avec des arrêts de bus bondés de passagers en quête d’un moyen de transport.

Les grévistes protestent contre la grille tarifaire récemment adoptée, qu’ils jugent inadaptée face à la hausse des coûts de fonctionnement, notamment des prix du carburant et des pièces de rechange. Pour certains, cette décision met en péril leur capacité à subvenir aux besoins de leurs familles.

Les usagers des transports en commun, eux, se disent pris en otage par cette situation. « Nous sommes déjà confrontés à une augmentation du coût de la vie, et maintenant, il n’y a presque pas de taxis ou de bus disponibles. C’est insupportable ! », s’est indignée une habitante de la commune de Matete.

Des scènes de chaos ont été signalées dans plusieurs quartiers, avec des piétons forcés de parcourir de longues distances à pied pour se rendre à leur travail ou à l’école.

Pour l’heure, les autorités provinciales n’ont pas annoncé de nouvelles mesures pour désamorcer la crise. Cependant, le gouverneur Daniel Bumba a averti qu’il ne tolérerait pas une « prise en otage de la population » et a invité les chauffeurs à privilégier le dialogue.

En attendant une éventuelle résolution, la population de Kinshasa continue de subir les effets de cette grève inattendue, révélant une fois de plus les fragilités du secteur des transports dans la capitale congolaise.

Saddam Nalwey