Paul Kagame est accusé par plusieurs acteurs congolais et internationaux de crimes graves, notamment des violations des droits de l’homme, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis dans l’est de la RDC. Ces accusations découlent de rapports successifs, notamment celui des Nations Unies en 2010 (rapport Mapping), qui détaillent les atrocités imputées à l’armée rwandaise (RDF) et aux groupes armés soutenus par Kigali.
Le Vice-Ministre Samuel Mbemba Kabuya, lors d’une déclaration publique ce matin, a affirmé que « ce procès est une occasion pour les Congolais de faire entendre leur voix face à des décennies d’impunité ». Il a également invité tous les citoyens à se dissocier fermement de Kagame, qualifié de « génocidaire ».
La réunion de ce 27 janvier regroupe des représentants des principales ONG des droits de l’homme en RDC, des juristes experts en droit international et des avocats spécialisés dans les poursuites pour crimes internationaux. L’objectif est de présenter un dossier solide devant la CADHP, basé sur des preuves irréfutables des exactions commises sous le régime de Paul Kagame.
Ces acteurs entendent également faire pression sur les institutions africaines et internationales pour qu’elles soutiennent cette démarche juridique. « Nous voulons montrer que l’Afrique est capable de rendre justice à ses propres victimes sans toujours dépendre de l’Occident », a déclaré un avocat participant à la réunion.
Dans un contexte marqué par une montée du sentiment nationaliste en RDC, les autorités congolaises appellent à l’unité et à la mobilisation des citoyens. Plusieurs campagnes médiatiques et des manifestations pacifiques sont prévues dans les jours à venir pour sensibiliser l’opinion publique sur l’importance de ce procès.
L’appel à se dissocier de Kagame s’adresse également aux leaders politiques et économiques de la région. Selon des observateurs, ce message vise à isoler diplomatiquement le Président rwandais et à renforcer les revendications congolaises sur les crimes commis dans la région des Grands Lacs.
Le procès contre Paul Kagame pourrait marquer un tournant dans l’histoire de la justice africaine. Si les accusations sont confirmées, cela établirait un précédent en tenant un chef d’État en exercice ou récemment au pouvoir responsable de graves violations des droits de l’homme devant une cour africaine.
Cependant, cette démarche n’est pas sans risque. Les tensions politiques entre la RDC et le Rwanda sont déjà à leur comble, et ce procès pourrait les exacerber. Mais pour les défenseurs des droits humains, il est temps de mettre fin à l’impunité.
Le 12 février 2025 sera une date clé pour la RDC et l’Afrique. Ce procès incarne l’espoir de nombreuses victimes de voir enfin la justice triompher.
Rédaction