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Transport à Kinshasa : L'impuissance des autorités face à l'anarchie des prix

Le 06/01/2025 à 09:17 0

À Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, le secteur du transport urbain est devenu un véritable casse-tête pour les usagers. Chaque jour, les Kinois font face à une flambée incontrôlée des tarifs de transport en commun, dictée non pas par une réglementation claire, mais par l'humeur et les caprices des chauffeurs. Pendant que la population se plaint, les autorités compétentes semblent désarmées face à cette situation chaotique.

Il n'est plus rare de voir un chauffeur de taxi, taxi-bus ou moto-taxi (communément appelés wewa) fixer son tarif en fonction de l'heure, de la météo, de l'état de la route ou encore du simple désir de maximiser ses gains. Aux heures de pointe, les prix doublent, voire triplent. Les trajets qui coûtaient autrefois 500 FC se négocient désormais à 1 500 FC ou plus.

Les chauffeurs justifient souvent cette hausse par l'augmentation du prix du carburant, les embouteillages interminables et l'usure rapide de leurs véhicules due à l'état déplorable des routes. Pourtant, même lorsque les facteurs économiques restent stables, les prix continuent de grimper de manière injustifiée.

Théoriquement, la fixation des tarifs de transport relève de la responsabilité du ministère des Transports et des autorités urbaines. Mais dans les faits, aucune réglementation claire n'est respectée. Les rares tentatives d'imposer des prix fixes ont été rapidement abandonnées, faute de mécanismes de contrôle et de suivi efficaces.

Les syndicats de chauffeurs, souvent influents et bien organisés, résistent à toute tentative de réglementation, menaçant même de paralyser la ville lorsqu'ils se sentent contraints. Face à cette situation, les autorités préfèrent fermer les yeux, laissant les usagers livrés à eux-même

Pour les habitants de Kinshasa, cette anarchie tarifaire représente une véritable injustice sociale. Les travailleurs, les étudiants et même les petits commerçants voient une grande partie de leurs revenus s'évaporer dans les frais de transport quotidien. Certains sont contraints de marcher de longues distances pour économiser quelques francs congolais.

Les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants, sont souvent victimes de cette situation, exposés à des risques accrus lorsqu'ils doivent négocier les prix tard le soir ou dans des zones peu sécurisées.

Il est urgent que les autorités prennent leurs responsabilités et imposent une réglementation stricte des tarifs de transport urbain. Cela passe par :

1. La mise en place de tarifs fixes et transparents en fonction des trajets.

2. Le renforcement des contrôles sur le terrain, avec des inspecteurs indépendants chargés de veiller au respect des tarifs.

3. Le dialogue constructif avec les syndicats de chauffeurs pour trouver un compromis durable.

4. L'amélioration des infrastructures routières, afin de réduire les coûts liés à l'usure des véhicules et aux embouteillages.

En attendant, les habitants de Kinshasa continuent de subir au quotidien les conséquences de cette anarchie, dans l'espoir qu'un jour, les autorités prendront enfin les mesures nécessaires pour rétablir l'ordre dans le secteur du transport urbain.

La Rédaction 

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