La nouvelle grille tarifaire, mise en place par le gouvernement provincial, vise à réguler les prix du transport en commun dans un contexte marqué par une inflation galopante et la hausse du coût de la vie. Cependant, les transporteurs estiment que ces tarifs sont irréalistes et ne tiennent pas compte de la hausse des prix du carburant, de l'entretien des véhicules et des taxes diverses.
"Nous ne pouvons pas travailler à perte. Avec les coûts actuels, ces prix ne couvrent même pas nos charges de base", déclare un conducteur de taxi-bus, visiblement frustré.
Les principaux axes routiers de Kinshasa sont quasiment déserts ce matin, les véhicules de transport en commun étant absents des rues. Les habitants, habitués à utiliser ces moyens de transport pour leurs déplacements quotidiens, sont confrontés à d'importantes difficultés. Beaucoup sont contraints de marcher sur de longues distances pour rejoindre leurs lieux de travail, tandis que d'autres restent tout simplement chez eux.
"Je devais aller au marché central pour vendre mes produits, mais sans transports, c'est impossible", témoigne une vendeuse ambulante.
Face à cette situation, les autorités provinciales appellent à l’apaisement et au dialogue. Le ministre des Transports de Kinshasa a déclaré dans un communiqué : "Nous comprenons les préoccupations des transporteurs, mais il est crucial de trouver une solution qui ne pénalise pas les citoyens."
De leur côté, les syndicats des transporteurs maintiennent leur position et exigent une révision urgente de la grille tarifaire. Ils demandent également l'ouverture de discussions inclusives avec les autorités pour parvenir à un consensus.
Cette grève met en lumière des tensions sociales plus profondes. Les habitants de Kinshasa, déjà éprouvés par des conditions économiques difficiles, se retrouvent pris en étau entre des transporteurs en quête de meilleures conditions et des autorités soucieuses de maintenir un équilibre social fragile.
Alors que les négociations sont attendues dans les heures à venir, beaucoup espèrent une résolution rapide de cette crise pour éviter une paralysie prolongée de la ville. La question reste cependant de savoir si un compromis pourra être trouvé sans sacrifier les intérêts des différentes parties concernées.
Affaire à suivre...